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Photo du rédacteurEstelle Borgeat

Les données industrielles ça sert à quoi ?

Dernière mise à jour : 26 avr. 2023

Bon, déjà c’est quoi une donnée industrielle ?


Ce sont toutes les données issues d’un processus industriel ou métier et produites à partir de robots et autres machines connectées. La plupart ne sont pas des données à caractère personnel et ne sont donc pas soumises à la loi sur la protection des données.


Je peux vous dire qu’il y’en a un paquet ! Déjà tout ce qu’une entreprise peut produire et qui est parfois déjà enregistré quelque part ou encore toutes les données récoltées par les écoles, les cantons et la Confédération.


Par exemple :

  • Le nombre de personnes qui est venu visiter un site internet ou encore un lieu touristique

  • La quantité d’eau tombée en 2022

  • Le besoin en énergie nécessaire pour faire tourner les machines d’une usine


Et oui, on nous rabat les oreilles depuis plusieurs années avec tout ce qui doit être mis en place pour assurer la protection et surtout la non-utilisation des données sensibles, donc des données qui sont liées à l’identification d’une personne, mais que fait-on de toutes les autres ?



Le traitement des déchets !


On peut voir la problématique des données comme celle des déchets. Pendant longtemps, on ne savait pas quoi faire de tous nos déchets, jusqu’à ce qu’on comprenne que l'on pouvait les trier, les réutiliser et les vendre. Et voilà comment on a créé une nouvelle source de revenu.


Alors comment générer de la valeur avec nos données industrielles ?


Pour Hermine Lacour, docteure en droit et juriste d’entreprise, une donnée ne sert à rien en elle-même, mais en l’interprétant, on en retire de précieuses informations. Une quantité de données peut ainsi fournir une mine d’informations, encore faut-il savoir le type d’informations que l’on peut obtenir et comment peut-on arriver à ce résultat intéressant, à l’interne ou à l’externe.


Les entreprises regorgent actuellement de données peu exploitées, stockées et non ou sous-utilisées, ce qui est quelque part malheureux, leur stockage ayant un coût énergétique et financier.


Comment valoriser les données ?


En ayant connaissance des données que l’on stocke, et également en élaborant des bases de données exploitables, c’est-à-dire des données qui, grâce à la connaissance de leur collecte et de leur contexte, vont pouvoir être exploitées pour répondre à des besoins de l’entreprise ou pour être mises à disposition d’acteurs extérieurs (comme des universités pour des besoins de recherche).


Des exemples typiques de données exploitables :

  • Le suivi de la température d’un composant,

  • La consommation énergétique de la climatisation,

  • Le taux d’hygrométrie dans la salle où se trouve ce composant.

Par exemple, ces trois données associées à la météo peuvent permettre de déterminer de meilleures stratégies énergétiques.


En tout état de cause, avant tout partage en extérieur ou mise en commun avec d’autres acteurs, il est crucial d’établir l’absence de risque de ce partage. En effet, une donnée peut être révélatrice d’informations confidentielles, de secrets d’affaires ou de fabrication, ou de propriété intellectuelle.


Une investigation, un peu comme dans les Experts !


Pour Nathalie Feingold, l’exploitation des données industrielles, se fait de la même manière qu’une enquête policière.


On part d’une quête : un grand groupe souhaite obtenir des prévisions sur la prise des vacances des collaborateurs pour pouvoir libérer certaines provisions.


On détermine si on veut des résultats précis ou plutôt des statistiques mais dans tous les cas il faut investiguer et croiser un certain nombre d’éléments. Des éléments qui se trouvent dans des domaines d’exploitation de différents départements.


Et on creuse, creuse encore sans savoir à l’avance si on trouvera toutes les informations nécessaires pour répondre à cette requête.


Un travail passionnant pour ceux qui aiment l’investigation.


Mais bon, concrètement ça sert à quoi ?


La réponse est révolutionnaire !


En trouvant comment utiliser des données qui vous sont accessibles, donc soit qui proviennent de votre propre entreprise ou alors de tout ce qui est disponible sur le net et encore une fois qui ne touche pas l’identification de personnes, vous pouvez en créer des nouveaux concepts, nouveaux services et ainsi développer davantage vos activités.


Évidemment un esprit entrepreneurial est suggéré pour trouver comment se positionner, comment en tirer profit tout en répondant à un besoin existant.

Bref, rien de nouveau que pour monter n’importe quelle entreprise ou nouveau projet.


Alors interrogez-vous sur ce qui se passe dans votre domaine d’activité et surtout sur ce qui manque ? Ou encore comment on peut faire plus avec moins… Et alors vous aurez des tonnes de nouvelles idées à concrétiser.


Anaïc Cordoba qui travaille pour l’Institut Fédéral de la Propriété Intellectuelle (IPI) a pour mission de sensibiliser les PME à se positionner dans ce nouveau marché.


Il y a réellement des opportunités que beaucoup d’autres pays ont déjà commencé à exploiter.

Nous avons pour habitude de prendre notre temps, ici en Suisse, mais nous avons le droit de changer, évoluer et du moins de nous y intéresser.


De plus, la Confédération soutient les projets porteurs d’innovation et avec cette thématique, nous sommes en plein dedans. Ce qui sous-entend que des financements et des accompagnements sont disponibles.


L’IPI organise différents événements pour rencontrer les PME et vous renseigner au mieux sur ce sujet.


Prochaine occasion pour en apprendre davantage : le 24 mai à Fribourg, lors d’un événement organisé par la CCIF en partenariat avec la HEIA-FR et l’IPI (toutes les informations ici).

Prenez le temps d'y penser, d'échanger avec d'autres pour trouver comment vous positionner et en faire profiter votre entreprise.


On en parle quand vous voulez !




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